Le 19 avril 2025 marque une date importante dans l’histoire de la médecine tunisienne. Le ministère de la Santé a annoncé, via sa page Facebook, la réalisation de la première greffe de cornée ultrafine à l’hôpital Charles Nicolle, à Tunis. Un acte chirurgical de haute précision, mené par une équipe entièrement tunisienne, qui ouvre la voie à de nouveaux espoirs pour les patients souffrant de pathologies oculaires graves.
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La greffe a été rendue possible grâce à une technologie de pointe : la réplication de la cornée ultrafine. Utilisant des instruments de haute précision, tels que le microkératome, cette technique permet de découper et de greffer une couche cornéenne d’une finesse exceptionnelle, réduisant ainsi les risques de rejet et accélérant la récupération post-opératoire.
Ce succès représente plus qu’une prouesse technique. Il incarne un tournant pour la souveraineté sanitaire du pays, réduisant la dépendance à l’importation de cornées et raccourcissant considérablement les délais d’attente pour les patients.
Mais derrière cette réussite se cache une réalité plus contrastée. Le système de santé public tunisien reste confronté à de nombreux défis structurels. Malgré les progrès de la médecine et la compétence du personnel médical, les conditions de travail dans les hôpitaux restent précaires. Certains patients se voient encore contraints d’acheter eux-mêmes du matériel de base – seringues, pansements, voire médicaments – faute de ressources suffisantes dans les établissements publics.
Cette situation alimente régulièrement les critiques d’un système à deux vitesses, où l’innovation côtoie l’improvisation, et où les inégalités d’accès aux soins persistent selon les régions.
Conscient de ces dysfonctionnements, le ministère de la Santé multiplie les initiatives pour moderniser les infrastructures et améliorer la qualité des soins. Après l’annonce de l’installation d’équipements médicaux modernes à Nabeul, des projets similaires sont en cours à Gabès et à Kébili, dans le cadre d’un effort plus large de décentralisation des soins spécialisés.
Le programme "Santé Aziza", lancé pour renforcer les capacités des hôpitaux régionaux, a déjà permis d’importantes avancées. À Kébili, des cliniques d’ophtalmologie et de cardiologie ont été ouvertes dans les centres médicaux de Blidat, El Faouar et Souk de Douz. Des équipements de pointe comme des scies chirurgicales, des échos doppler, holters cardiaques et appareils d’audiométrie ont été déployés.
La première greffe de cornée ultrafine en Tunisie est sans conteste une réussite médicale et technologique majeure. Mais elle met aussi en lumière le contraste entre l’excellence de certaines équipes et les carences systémiques du réseau hospitalier. La Tunisie avance, certes, mais à un rythme inégal.
Le défi est désormais de faire en sorte que ces percées technologiques profitent à l’ensemble des Tunisiens, quelle que soit leur région ou leur condition. La santé ne peut être un privilège ; elle doit rester un droit. Et pour que ce droit soit pleinement effectif, il faut que l’innovation s’accompagne d’un effort constant de réforme et de rééquilibrage territorial. C’est à ce prix que la Tunisie pourra réellement réussir sa révolution médicale.
Une brève déclaration décrivant l’objet et la mission de la clinique. Cela peut inclure l’engagement envers les soins aux patients et la santé de la communauté.
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